ON A OUVERT DES HUÎTRES
ELLES RESTENT LÀ DANS LEUR PLATEAU D'ARGENT
ELLES SONT VIVANTES
EN LES OBSERVANT BIEN ON LES VOIT BOUGER
ET QUAND ON REFLECHIT
ON NE VOIT PLUS LÀ QU'UN TAS DE DOULEUR SILENCIEUSE
ELLES SONT DEUX DOUZAINES EVENTRÉES
LES UNES CONTRES LES AUTRES
C'EST DINGUE LE MAL QU'ON PEUT FAIRE AUTOUR DE SOI
ALORS POURQUOI ATTENDRE QUE ÇA S'ARRÊTE
JE NE SUIS QU'UNE HUÎTRE
ET MON AGONIE NE PRENDRA FIN
QUE DÉVORÉ GOULÛMENT PAR UNE BOUCHE AMOUREUSE
MAIS JE DOIS ÊTRE UNE HUÎTRE QUI PUE
ÇA FAIT UN AN QUE J'ATTEND SUR LE BORD DU PLAT
LES BLESSURES GORGÉES DE CITRON.
14/11/92