Il parle
Il crache
craquelle densément lâche !
dans la justice
de la terre
Il parle
Il crache
craquelle densément lâche !
dans la justice
de la terre
"Rien à dire, rien à vivre..." flotte à mes côtés la voix de Mano Solo, je dis ça parce que personnellement dans l'état du monde et de ma vision, j'ai rien à dire, je fais juste, figé dans un coin sombre une sérénade de mon existence et fiché dans mon être mélangé, la torpeur des départs et le silence qui évoquent tout le rien environnant qui fait un ronron d'enfer.
Le ciel de ce matin est étrange comme venu d'un rêve, un ciel d'un jade.
Je ne fuis rien car rien ne me vient. Je songe à refuser l'instant comme une comptine lancinante, ancienne et démodée dans mon vieux temps.
Neuf est le trajet que j’entreprends, neuve l'heure drôle qui me secoue...
Je retourne au cinéma de mes rêves dans l'ombre du monde doux qui flotte en moi. J'accepte d'être en exil de toute existence. J'accepte la maladresse de vivre. Je met en livre ma déshérence heureuse. Le projet qui me creuse au fond de mon être. ça va venir un jour, le restant des ombres délicates et éphémères qui vont dans l'égout de la pensée dite.
« Il s'arrêta finement devant la porte. Il pris une grande respiration très lente. Il ne fit plus qu'un avec son corps chargé. Le temps s'arrêta comme il se doit quand on boit comme ça. Ce n'était plus le moment de fléchir. Il frappa alors à la porte. Un « Oui ! » surgit derrière comme un grincement fort. Machinalement, il ouvrit la porte, sans plus y penser comme un ivre mort qu'il est. Ça y est, c'est maintenant. Il fit un pas. »
Ce matin j'ai vu Christine à l'arrêt d'un bus dans une allée arborée.
Avant-hier j'ai vu Christine, une autre dans une avenue, avenue pourrie
de voitures filantes, elle était avec son mari, un peu Poutine mais plus
petit et plus doux d'aspect. Elle m'a vue mais n'a rien dit , elle m'a
snobée mais elle est comme ça, sans méchancetés ni intelligences. Elle
devait se rendre pressée dans un cinéma qui trône pas loin comme un
appel au vice, un vice léger et âpre comme un mauvais film peut faire en
La ville terrible mine tout, enferme, c'est un endroit merde, à ne rien
croire, à ne rien voir. La ville est seule comme une agonie, dans sa
ligne d'armure d'immeubles sinistres coincée dans un creux immense,
profond comme un caveau neuf signe une portée d'obstacles qui pousse à
rien toute intelligence sensible.
La ville a une vieille habitude dégradante, de normes, d'habitudes et de
morts ancrées toutes vives à vivre dans la douleur du cœur.
Nuit de l'encrier qui luit depuis hier, dans un matin pas clair venu
d'une nuit blanche comme une étourdie niaiseuse, un vague à l'âme veuf
d'une fleur bleue crevée, je m'en vais sur cette place placide des
confidences fausses vous narrer le vrai ressenti qui m'est tombé dans ma
caboche de grognard dans un port ou nauséeux et splendide d'une rancune
retenue depuis des lustres d'inexistences je prêtais mon ombre à des
voyages incertains à bord de navires coureurs de mers et déposeurs de
marchandises.
La Seine, elle cravache sa destinée dans sa dérision, son historique et
tout le romantisme à la mord moi le coeur si tu peux, si ta mâchoire est
de la taille des outrages et des rages sourdes.
Ma mâchoire mastique ma propre peau arrachée à mes mains désœuvrées.
La Seine coule dans sa solitude apprivoisée dans les clichés de Paris qui va et rit sur les bords de ses quais.
Elle rit de toute la fraîcheur de son eau. La Seine est un linceul
volontiers doux et conserve dans sa vase les os des malmenés qui ont su
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