La ville terrible mine tout, enferme, c'est un endroit merde, à ne rien
croire, à ne rien voir. La ville est seule comme une agonie, dans sa
ligne d'armure d'immeubles sinistres coincée dans un creux immense,
profond comme un caveau neuf signe une portée d'obstacles qui pousse à
rien toute intelligence sensible.
La ville a une vieille habitude dégradante, de normes, d'habitudes et de
morts ancrées toutes vives à vivre dans la douleur du cœur.
La campagne va en vrac balancer sa verdeur par le ciel à coups de lourds nuages et d'une pluie forte comme des acclamations.
La ville flotte sa torpeur de noceurs dans des décombres d'âmes
éventées. Les rues sifflent leur bêtises de catacombes dans le
dérangement. Tout puant et bruyant du monde bousculé fait la marionnette
des vivants morts depuis des lustres. L'éclairage mort plus cru qu'une
lune qui fait sa pute, isole la vie plâtrée d'une blancheur crâneuse.
Les gens crabes de terre marchent à l'envers avec la métromanie de
moutons pourris d'obéissances.Les peurs marquent leur pas d'une
indécence flamme.La ville est un fruit des peurs concentrées, elle se
plaît dans le marasme du macadam produit de nuits cuites.
Les esprits goudronnés chagrinent de fatigues la poussière des
surprises.La ville vrille sa vitalité digestive en toute cécité,
champignonnés de tours spectrales plus minables les unes des autres de
bétons éhontés. La mort forte d'artifice a fait son œuvre et couvre sa
sépulture d'annonces de nouveautés.
La ville pue comme la somme due par cruauté calculatrice.
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