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l'orthographe curieuse d'un paysage

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 l'orthographe curieuse d'un paysage
 des mots jetés à la hâte

 l'univers comme un livre ouvert

 une lecture attentive
 des lignes de force
 des obliques
 un champ visuel

 un enfrichement, volontaire

 des glyphes
 des mots perdus
 une langue morte

 j'ai
 au bout de la langue
 le début d'une phrase

 l'idée d'un rythme
 l'envie d'une musique

 d'un concours de circonstances
 d'une autre navigation de plaisance
 vers quel amour de complaisance
 
 vers quelle nouvelle jouissance

 si près de mes rêves perdus
 comme à l'angle d'une rue
 je cherche
 cherche

 une nouvelle
 nouvelle vie

 sans cesse
 chimères
 ou rêves
 d'un autre nouveau monde

 à l'ombre de nos amours mortes
 après combien de longs soupirs

 on cherche
 et cherche encore

 à qui l'on dit

 à l'idée d'un millimètre
 une phrase ciselée

 au mètre
 à l' hexamètre

 on élabore nos métaphores
 ou quelle figure de style encore

 et l'on veut dire toutes les couleurs de l'or
 et puis cette histoire de vie et de mort

 avec des graines d' hellébore
 à la manière d'un chercheur d'or
 d'un inventeur de trésor

 on veut semer des fleurs d'hiver
 sans retour en arrière
 on espère

 bien après hier

 alors on dit

 on écrit
 on inscrit
 des actes
 
 des histoires
 à venir

 c'est une chose si fragile
 que l'écriture
 d'une mise en place délicate
 une façon de dire
 ce qui pousse à l'intérieur
 quelque chose qui veut sortir

 de soi

 il faudra bien
 de la délicatesse
 une attention soutenue
 de cette si ancienne histoire de la maïeutique
 de cet art d'accoucher
 des mots

 alors on prendra
 les aises qu'il nous plaira

 et puis nous lâcherons
 dans le vent nos cris

 parce qu'il faudra bien s'en libérer l'esprit

 avec toujours cette solitude
 à ce moment du passage

 à l'acte

 de l'angoisse du gardien de but au moment du penallty
 du vertige de la page blanche

 à l'idée d'une viduité
 d'une existence

 qu'il faudra bien emplir
 d'actes
 de choses
 de mots

 de rires
 de sentiments

 de pleurs
 de peurs
 de haines

 de tristesse
 et d'angoisse

 aussi bien que d'espoirs insensés
 et de désirs sans limite 

 et de cette envie de joliesse
 et d'une idée du bonheur

 nous commencerons toujours par accoucher d'un mot
 
 on dira papa par exemple
 histoire de reproduire
 un modèle
 
 puis je veux
 je veux pas

 je t'aime
 je t'aime plus

 et puis je t'aime moi non plus

 et alors on lira, on écoutera
 charles, georges, françois
 et puis tant d'autres

 et ceux qui oseront
 chanteront
 ou crieront

 leurs propres chansons

 parce que s'élève au ciel
 depuis si longtemps déjà
 cette cacophonie
 harmonie
 de nos cris
 de nos pleurs
 nos suppliques

 vers quel être suprême
 quels dieux indifférents

 et de quel être aimé
 voulons nous chanter la gloire

 ou bien après la lutte
 à quelle victoire
 à quelle défaite

 quelle fête

 sinon celle des mots
 des textes
 des histoires

 au coin du feu
 au cinéma

 on chantera

 on dansera

 un rythme de guershwin

 des mots d' appolinaire

 alors sous le soleil

 après l'amour
 exactement
 plus rien jamais de l'ordinaire

 il n'y aura plus qu' appolinaire
 verlaine et toi

 à moi


 et baudelaire



 les herbes folles de nos souvenirs
 s'emmêlent
 se couchent

 sous ce ciel bas et lourd

 sous la pluie de l'orage
 d'un passé
 du présent
 et puis demain qui vient

 serai-je serein

 il me manque cette présence à moi-même
 il me revient cette timidité de vivre

 je traîne, promène les histoires de mes proches
 père, mère
 pêle-mêle
 tout le bastringue des histoires de leurs familles

 une partie de mon histoire
 endroit perdu
 jardin oublié
 jamais partagé

 et comment dire
 cette piste tracée
 à la manière
 d'un petit poucet

 ces histoires de princesses
 de princes oubliées

 d'un chat botté
 qui vaudra toujours mieux
 qu'un père noël qui n'existera pas

 d'un dieu mort
 hors ceux de l'olympe

 sera aussi
 pour toujours
 le jardin d'éden

 il est celui-là
 jardin anglais
 ou celui japonais

 de l'autre coté de la terre

 on sème
 on s'aime
 
 on espère

 on donne ,  d'autres demandent
 comme un chaos
 d'histoires qui s'entrechoquent

 il en restera ce paysage désolé

 qu'on réhabitera
 de nos espoirs
 nos rêves

 de cette volonté de vivre
 survivre

 revivre
 
 enfin



 les jardins secrets de nos vies
 s'emplissent
 des herbes folles de nos souvenirs

 les actes manqués, les regrets
 les joies oubliées
 les fleurs fanées d'un bonheur envolé

 comme une promenade
 esseulé
 
 en un monde déserté

 j'en oublie de vivre

 il me reste bien cette vie
 factice ...
 de tous les jours
 ces rencontres
 j'erre

 dans l'urgence de l'autre
 la misère
 les odeurs innommables
 ou bien même la richesse
 qui cache mieux encore toute la détresse

 je me promène dans ce monde perdu
 demi-dieu enfanté par la mort
 je slalome sur des chemins trop pleins
 d'êtres qui roulent vers leur fin

 une seconde, une minute
 un geste, une écoute
 je donne
 un peu de mon âme

 d'un mot, un regard
 une main posée
 sur le bras
 ou l'on serre

 une main que l'on tient

 l'autre comme un trésor

 on se rapproche
 on approche

 un instant
 étincelle
 une brève lueur

 je vis
 demi-vie
 je m'oublie


 il me reste cet espace

 cette mise à nu
 nécessaire
 imprévue
 fragmentaire

 
 une pierre jetée

 dans quel jardin secret









 


   
 

 
  
 

Commentaires

Portrait de Vincent LAUGIER

Merci Mix pour ce poème venu ici prendre racine et qui dit bien de ce qui traverse la vie en nous quand nous transmutons nos états en mots qui sortent comme des oiseaux d'un nid pour la première fois et se font un chemin à force d'émotions et de sensations...


Portrait de mix


mix

Portrait de kathleen

On peut dire ce qu'on veut:
 Je prendrai le temps ce soir, même si nous étions ensemble tout à l'heure, à moins que ça ne soit hier
Quelle importance ça a puisque c'est moi qui t'appelle, c'est cet ordre des choses, c'est installé comme ça, depuis combien d'années
Et quel talent, dans tes mots si bien orchestrés comme d'habitude
Et quelle musique
On va chercher, dans ce qui nous compose, cette partition de lecture d'existence, on la lit, on la travaille avec mélancolie, oui il y a ce sentiment mélancolique, qui n'est pas tristesse, qui est.. possible parce que nous sommes grands; Il faut avoir cette capacité de recul, il faut aimer faire un pas en arrière et regarder:
Panoramique/Infini/360° ,on a tout sous les yeux.
Il n'y a plus qu'à déchiffrer
Sans histoire de clé, le fa sourit à l'ut
J'aime quand tu parles des autres
Et des champs de bataille
Car c'est bien ça dont il s'agit n'est-ce pas, ah si tu savais comme je t'aime
Le chat botté dis-tu, le père Noël qui n'existe pas
Continue s'il te plait
Avec la misère des riches
Continue encore
S'il te plait

kathleen

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