on écrit
on inscrit
des actes
des histoires
à venir
c'est une chose si fragile
que l'écriture
d'une mise en place délicate
une façon de dire
ce qui pousse à l'intérieur
quelque chose qui veut sortir
de soi
il faudra bien
de la délicatesse
une attention soutenue
de cette si ancienne histoire de la maïeutique
de cet art d'accoucher
des mots
alors on prendra
les aises qu'il nous plaira
et puis nous lâcherons
dans le vent nos cris
parce qu'il faudra bien s'en libérer l'esprit
avec toujours cette solitude
à ce moment du passage
à l'acte
de l'angoisse du gardien de but au moment du penallty
du vertige de la page blanche
à l'idée d'une viduité
d'une existence
qu'il faudra bien emplir
d'actes
de choses
de mots
de rires
de sentiments
de pleurs
de peurs
de haines
de tristesse
et d'angoisse
aussi bien que d'espoirs insensés
et de désirs sans limite
et de cette envie de joliesse
et d'une idée du bonheur
nous commencerons toujours par accoucher d'un mot
on dira papa par exemple
histoire de reproduire
un modèle
puis je veux
je veux pas
je t'aime
je t'aime plus
et puis je t'aime moi non plus
et alors on lira, on écoutera
charles, georges, françois
et puis tant d'autres
et ceux qui oseront
chanteront
ou crieront
leurs propres chansons
parce que s'élève au ciel
depuis si longtemps déjà
cette cacophonie
harmonie
de nos cris
de nos pleurs
nos suppliques
vers quel être suprême
quels dieux indifférents
et de quel être aimé
voulons nous chanter la gloire
ou bien après la lutte
à quelle victoire
à quelle défaite
quelle fête
sinon celle des mots
des textes
des histoires
au coin du feu
au cinéma
on chantera
on dansera
un rythme de guershwin
des mots d' appolinaire
alors sous le soleil
après l'amour
exactement
plus rien jamais de l'ordinaire
il n'y aura plus qu' appolinaire
verlaine et toi
à moi
et baudelaire
les herbes folles de nos souvenirs
s'emmêlent
se couchent
sous ce ciel bas et lourd
sous la pluie de l'orage
d'un passé
du présent
et puis demain qui vient
serai-je serein
il me manque cette présence à moi-même
il me revient cette timidité de vivre
je traîne, promène les histoires de mes proches
père, mère
pêle-mêle
tout le bastringue des histoires de leurs familles
une partie de mon histoire
endroit perdu
jardin oublié
jamais partagé
et comment dire
cette piste tracée
à la manière
d'un petit poucet
ces histoires de princesses
de princes oubliées
d'un chat botté
qui vaudra toujours mieux
qu'un père noël qui n'existera pas
d'un dieu mort
hors ceux de l'olympe
sera aussi
pour toujours
le jardin d'éden
il est celui-là
jardin anglais
ou celui japonais
de l'autre coté de la terre
on sème
on s'aime
on espère
on donne , d'autres demandent
comme un chaos
d'histoires qui s'entrechoquent
il en restera ce paysage désolé
qu'on réhabitera
de nos espoirs
nos rêves
de cette volonté de vivre
survivre
revivre
enfin
les jardins secrets de nos vies
s'emplissent
des herbes folles de nos souvenirs
les actes manqués, les regrets
les joies oubliées
les fleurs fanées d'un bonheur envolé
comme une promenade
esseulé
en un monde déserté
j'en oublie de vivre
il me reste bien cette vie
factice ...
de tous les jours
ces rencontres
j'erre
dans l'urgence de l'autre
la misère
les odeurs innommables
ou bien même la richesse
qui cache mieux encore toute la détresse
je me promène dans ce monde perdu
demi-dieu enfanté par la mort
je slalome sur des chemins trop pleins
d'êtres qui roulent vers leur fin
une seconde, une minute
un geste, une écoute
je donne
un peu de mon âme
d'un mot, un regard
une main posée
sur le bras
ou l'on serre
une main que l'on tient
l'autre comme un trésor
on se rapproche
on approche
un instant
étincelle
une brève lueur
je vis
demi-vie
je m'oublie
il me reste cet espace
cette mise à nu
nécessaire
imprévue
fragmentaire
une pierre jetée
dans quel jardin secret
Commentaires
Jolie ode à la création !
mer, 23/07/2014 - 09:01 — Vincent LAUGIERMerci Mix pour ce poème venu ici prendre racine et qui dit bien de ce qui traverse la vie en nous quand nous transmutons nos états en mots qui sortent comme des oiseaux d'un nid pour la première fois et se font un chemin à force d'émotions et de sensations...
(Pas de sujet)
jeu, 24/07/2014 - 19:42 — mixmix
On peut dire ce qu'on veut:
mar, 12/08/2014 - 22:02 — kathleenOn peut dire ce qu'on veut:
Je prendrai le temps ce soir, même si nous étions ensemble tout à l'heure, à moins que ça ne soit hier
Quelle importance ça a puisque c'est moi qui t'appelle, c'est cet ordre des choses, c'est installé comme ça, depuis combien d'années
Et quel talent, dans tes mots si bien orchestrés comme d'habitude
Et quelle musique
On va chercher, dans ce qui nous compose, cette partition de lecture d'existence, on la lit, on la travaille avec mélancolie, oui il y a ce sentiment mélancolique, qui n'est pas tristesse, qui est.. possible parce que nous sommes grands; Il faut avoir cette capacité de recul, il faut aimer faire un pas en arrière et regarder:
Panoramique/Infini/360° ,on a tout sous les yeux.
Il n'y a plus qu'à déchiffrer
Sans histoire de clé, le fa sourit à l'ut
J'aime quand tu parles des autres
Et des champs de bataille
Car c'est bien ça dont il s'agit n'est-ce pas, ah si tu savais comme je t'aime
Le chat botté dis-tu, le père Noël qui n'existe pas
Continue s'il te plait
Avec la misère des riches
Continue encore
S'il te plait
kathleen
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