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Le blog de Fox

Il nous faudra rêver

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Il nous faudra rêver plus fort que tous les autres pour que le temps d'aimer se fasse un peu le nôtre. Il nous faudra voler au-dessus des distances, et souvent maîtriser le feu né de l'absence. Il nous faudra voler, cultiver cette chance et toujours avancer au gré de l'espérance. Il faudra siphonner jusqu'au bout cette essence, ne jamais arrêter de rêver en immense.

La liberté (À Léo)

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Pour Léo

Assis au bord d'un lac,
Un enfant libellule,
farfouille dans son sac
où ses rêves pullulent.
Il prend sa canne à pêche,
n'y met pas d'hameçon,
Léo est né revêche
à toutes les leçons.

Il a au bord des yeux
un monde fait de dunes,
de châteaux merveillleux
accrochés à la lune.

Voici un an déjà
Qu'il a pris ce repère
pour y vivre tout bas
au rythme des Chimères.

Du haut de ses dix ans
Léo sait tant de chose
que déjà dans son chant
quelque chose s'oppose.

À l'école un copain
l'a nommé libellule
mais Léo s'en fout bien :
il joue de la virgule.

Dans son cahier bleu
il met des mots, de l'encre,
et il s'évade un peu,
et il relève l'ancre.

Sur de grands voiliers
il parcourt cette terre
où presque fous à lier
les hommes manquent d'air.

Léo sent bien tout ça,
à rêver, à écrire,
il sent bien que tout va
commencer à mourir
mais il est si petit...
peut-il vraiment nous dire
que l'on se noie ici
à force de subir ?

Quand les autres enfants
sont maintenus en classe,
Léo reste et entend
palpiter tout l'espace.

Il aura, Liberté,
Goûté ta voix lactée
à l'âge des colliers
Serrés sur la trachée.

Souviens-toi mon ami

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Souviens-toi mon ami
Tu disais que poète
C'est un peu comme un cri
Qu'on pousse quand tout pète,
C'est un peu une vie
Tirée à l'arbalète,
Un grand bout d'infini
Beau comme une comète.

Souviens-toi mon ami
Tu disais que poète
Y'a rien de plus joli
Quand on est né esthète,
Et que même la nuit
Ça brille dans la tête
Et que ça fait du bruit
Aux allures de fêtes.

Souviens-toi mon ami
La rime de casquette
Qu'on alignait trop cuits
Par nos heures défaites,

Souviens-toi mon ami
Et s'il-te-plaît arrête
De compter tes débris ;

Tu es de reconquête !

Le temps restera là, mais nous n'y serons pas

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Et le temps glissera sur le fil de l'absence,
Il fermera les bras sur un monde en silence ;
Attendant l'étoile qui guidera ses pas
Le temps restera là, mais nous n'y serons pas.

Car sais-tu, mon amour, que le temps perd son sens
Sitôt qu'on lui oppose un peu de résistance ?
Que son venin s'altère aux portes de nos trêves
Ou qu'il tombe en poussière au contact des rêves ?

Chaque jour passera, même sur la distance,
Et la consumera comme un bâton d'encens ;
Nous marcherons devant les heures qui séparent
Et le temps coulera, sans qu'on ne s'y égare.

J'ai fait ce rêve là après quelques souffrances
Imposées par un temps qui rêvait de vengeance,
Et je t'écris ces mots pour qu'ils fassent un pont
Au-dessus des secondes qui tournent trop en rond.

Je n'étais pas venue

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Je n'étais pas venue
Pour tenter le festin
Même si mes mains nues
Se tendaient bel et bien.
Je n'étais pas venue,
Comprenez bien ce point,
En sachant que la rue
Attendait juste au coin.
Je n'étais pas venue
Sans serrer les deux poings
Sur les déconvenues
Et sur tous les chagrins.

En fait j'étais venue
Parce que j'avais faim
Et que mes avenues
Ne menaient plus très loin.

Je n'étais pas venue
Par cent mille chemins
Mais par un bout de crue
Qui poussait mon entrain
À la porte des nues,
Au feu de quelques joints
Sur des feuilles tendues
Où j'écrivais sans fin.

Il y a ceux, maman...

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Il y a ceux qui savent,
Ceux qui comptent le temps,
Ceux qui ont tout le grave
Accompagnant l'argent ;

Il y a ceux qui rêvent,
Ceux qui prient pour demain,
Ceux qui veulent la trêve
Des matins incertains ;

Il y a ceux qui passent
En soulevant du vent,
Qui font de leurs impasses
Un gouffre de tourments ;

Il y a ceux qui pleurent
Sur leurs mondes d'enfant
Parce que le bonheur
En a été absent.

Et parmi tous ces êtres
Il y a ceux, maman,
Qui ont une fenêtre
Ouvrant sur l'océan.

Sans doute que leurs mères,
Quand ils étaient enfants,
Les aura rendu fiers,
Les aura rendu grands.

Ce que je veux te dire,
En ce jour de noël,
C'est que tout l'avenir
Dépend aussi de celle
Qui nous donne la vie,
Et qui tend un regard,
Alors pour ça merci,
Merci pour notre histoire...

Il n'y a que la vie qui s'ouvre le matin

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Il n'y a pas de rive où planquer son destin,
Les mots sur le qui-vive se cherchent un chemin
Que la nuit conforte en crachant des embruns
Et qu'un mage nous tend, si l'on regarde bien.

Il n'y a pas de temps pour l'attente sans fin,
Il n'y a que la vie qui s'ouvre le matin.

Gueulard le Mirliton (Au compagnon de Pélage 3)

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Gueulard le mirliton
Connaît bien l'enquilleuse
Qui l'a laissé marron
Après quelques berceuses.

C'est un jeune musard
Qui cherche pour ses pages
De l'encre à papelard,

Cach' Frifri l'enquilleuse (Au compagnon d'Pélage 2)

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Cach' frifri l'enquilleuse
Est une asperge montée,
Qui joue à l'enrôleuse
Et qui sait tout voler.

Entre ses deux échasses
Elle arrive à carrer
Le coeur de ceux qu'ell' chasse

Les compagnons d'Pélage 1 : La baguenaude à sec

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C'était après la guerre et on reconstruisait. On oubliait. La rue Montorgueuil essayait de chasser les dernières prostituées qui battaient encore son pavé. Tout changeait, ce qu'Emile, le patron d'un petit café de la rue, ne pouvait que constater.

1/ La baguenaude à sec

Le crapaud écrasé,
La baguenaude à sec,
Emile a l'âme née
Au fond d'une hypothèque.

Déjà l'estaminet,
À l'heure paternelle,
Avait de beaux pavés
Derrière sa vaisselle.

J'entends battre la terre

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J'entends battre la terre
contre des pots de fer,
de partout ça m'enserre,
se glisse entre mes nerfs.

Je voudrais être gaie,
rayer d'un simple trait
larmes, papier-monnaie,

Une amitié de trente années

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Et l'océan claque des dents,
il donne corps à nos présents,
l'écume frise sa tignasse
soulevée par un vent de glace.

La lune ronde nous sourit
Et nous accueille dans la nuit

Le goût des catacombes

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Quand Paris se fait nuit,
Au-dessous des immeubles
Un peuple de maudits
Se couche en terre meuble.

Un poids dans la carcasse

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Un poids de vieill' carcasse
Pèse dans nos besaces,
Nous scotche à double face
Où il reste des traces
D'amour toujours vivace
Malgré le vent de glace
Qui prend toute la place
Dans nos vies de rapaces.
Un poids de vieill' carcasse,
Un poids noir de menaces,
Où l'encre s'entre-lasse
À du papier de strass
Pour, au fond de la classe,
Jouer de la calebasse
Contre ceux qui tabassent
Les exclus de la nasse.

A l'enfant capitaine

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L'atlantique est tout gris
Devant ses yeux marrons,
Le ciel a des replis
Qui ne sentent pas bon.

L'enfant roi capitaine
De toute sa huitaine
Se cramponne à la barre
Comme un vrai malabare.

Il a pour passagère,
Assise à l'arrière,
Nulle autre que sa mère.

Je ne suis que gardien du secret de la vie

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Je ne suis que gardien du secret de la vie,

Un repas d'affaire servi sur douze pieds

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Sur la table napée se trouvent quatre assiettes,
huit verres, quatre serviettes et autant de couverts.
Arrivent quatre hommes, certainement pas des mauviettes :
ils ne porteraient jamais leur cravate de travers.
 
Leurs costumes alourdis par l'odeur du bitume
ont la taille de ceux qui travaillent très dur.
Ils représentent à eux-seuls une enclume
où ma tête vient cogner, contre le futur.
 
Ils ont tout l'attirail des soldats sans batailles,
l'un d'entre-eux portent des cartouches dans les yeux.

Pour être un bon poète ;-)

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Pour être un bon poète
'faut pas faire sa pépette
'faut pas faire de répèt'
'faut chanter “Alouette,
Alouette ma plumette”
et faire de belles soufflettes
pendant de belles lurettes.
 
'Faut en pondre des caissettes
au fond de l'estafette ;
et klaxoner “pouettes pouettes”,
juste parce que ça pète.
 
'Faut pas être un mec chouette,
pas même une femmelette.
'Faut  décoller les minettes
autant que les vignettes,
s'en mettre plein la tête
en parlant aux squelettes.
 

La terrasse est à vif

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 Voici venu le temps
Du café des oisifs ;
Onze heure dans la vent
La terrasse est à vif.

Paris la putassière

L'enfant tout juste né

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La forteresse intérieure
s'insurge contre les heures
qui tournent sans compter
au cadran déréglé

Le poing s'ouvre enfin

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Le poing s'ouvre enfin
La route de la faim
M'accueille sans frein
En ce jour anodin

Dimanche matin dans le gris
Après des heures de pluie

Défroqué des décombres

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Dans la cour exigüe
D'une mer anthropique
Qui boit de la cigüe
Jusque sous les tropiques

Une voix sourde et gronde
Du ventre de la terre

La transparence d'une algue

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La transparence d'une algue
Quand tout coule à la fin
Affiche des parfums
Qui parfois vous alpaguent.

Au détour d'un regard

La maison reste là

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L'herbe haute est là
Personne n'a fauché
Ses racines ; Entre-las
De mousse et de rosée

Les grands chênes tout autour

Cent chapeaux, cent cravates

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Sur les têtes,
Habillés comme à la fête,
Cent valeureux chapeaux
Déambulent dans le métro.

Il est tôt.

Au café de l'absinthe

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Au café de l'Absinthe,

affalées sur le zinc,

les âmes ont l'habitude

des grandes solitudes.

 

Leurs bouches pendant des heures

parlent sans s'ouvrir

et on les entend rire

sans les voir s'unir.

 

Au café de l'Absinthe

le patron est des leurs.

Quand sa journée l'éreinte

il quitte son labeur,

pose un coude sur le zinc

et se met à sombrer

dans la nuit des tropiques

que les autres ont conté.

 

Sur les ailes du temps

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Sur les ailes du temps tous les sentiments

traversent les murs, cessent d'être obscurs.

 

Un ami vous manque-t'il ?

Il vous faut suivre le fil

et le voilà, immobile,

qui plonge dans vos yeux figés.

 

Il revient au passé, sans verbes conjugués.

A peine est-il porté par des noms complets.

Pour autant son image est bien plus qu'un reflet :

Quand vous fermez les yeux, elle devient loi.

 

Sur les ailes du temps elle a traversé

les rives au-delà, et les plus grands froids.

 

L'histoire de l'angle qui donnait sur la mer

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Tout le monde le savait

en cet endroit précis

toutes les nuits se jouait

la même tragédie.

 

L'angle se trouvait nu,

de simples pierres, vétu,

tandis que dans son dos

coulait le flux de l'eau.

 

Pas de verre aux fenêtres

pour empêcher les vents

de pénétrer sa tête

et de venter dedans.

 

L'angle se trouvait nu -

l'avait bien dans le cul.

 

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