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J'ai fait le tour de la Bastille

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Comme on tourne autour d'une fille,
J'ai fait le tour de la Bastille
En passant une fois de plus
Sous le cul-nu de l'angellus.

À Beaumarchais j'ai fait la bise
En me le prenant par surprise,
Et j'ai passé la rue Saint-Paul
En lui tappant fort sur l'épaule ;

J'étais arrrivée au canal,
Petit port dit de l'arsenal
Où dorment bateaux et péniches
Devant Saint Martin qui s'pourliche ;

Puis Saint-Antoine m'a tendu
Son faubourg, mais j'y ai pas cru :
Faut pas me raconter d'histoire :
Rue des faux-bourgs, y'a rien à voir.

Alors j'ai vu Richard-Lenoir
Qui me proposait ses trottoirs,
Mais pour tourner, c'était à droite,
Et moi à droite, souvent je boîte.

J'étais un peu comme un manège
S'étant pris à son propre piège
Et qui tournerait dans le vent,
En y mettant le temps qu'ça prend.

Et puis enfin, en bout de quête,
J'ai vu la rue de la Roquette
Qui se lappait le caniveau
En indiquant : "Voltaire en haut !"

Alors je me suis décidée :
Il me fallait m'en retourner
Car en me mettant à l'envers,
J'prenais d'revers tous mes travers
Et je n'avais plus la pétoche :
Le grand virage était à gauche.

Je n'avais donc plus qu'à rentrer
Et à bien m'essorer les pieds
Pour assaisoner mes salades
En vous racontant ma balade.


Dédicace à Vincent : t'inquiète elle t'aime bien Katleen hein ? ;) tout comme l'avenir de cet espace virtuel lui importe au plus haut point ! Comme ça on dirait qu'elle chasse le Mix (bonjour au passage) mais nan en fait :D

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Commentaires

Portrait de Vincent LAUGIER

Un tour de ville avec des bouts de rimes, une âme passante qui prend à gauche toute !!!


Portrait de Fox

De toute obédience, de toute invective, qui a retrouvé sa liberté entière et totale,

Qui ne sait pas faire, avec les autres, autrement qu'en poème, et dont la voie a vibré, la première fois, sur la voix de Mano.
Merci du passage,
Et bon le p'tit taquet final, c'était pour le plaisir :)


Portrait de Fox

Et tu sais que la nuit -
Grillage aux devantures -
Paris couleur de suie
Montre un peu ses blessures.

Oui tu sais bien qu'ici,
L'heure de fermeture
Est pour les sans-abris
Un signal d'ouverture.

Que plus descend la nuit,
Moins il y a de voitures,
Plus les rues qui sourient
Perdent leurs couvertures.

Paris devient le lit
Des peuples en rupture.

Le monde y est ici
Un peu comme une injure.

C'est un enfant qui crie,
Et pour nous le parjure...
Qu'il soit de Roumanie
Ne rend pas ça moins dur.

C'est le froid des parvis
Pour des vies sans futur,
Et partout dans Paris,
Ça fait une rature.


Je rajoute ce poème pour dire qu'il faut savoir tout voir mais porter l'espoir malgré tout... Paris est un révélateur, passée à la chambre noire, la ville Lumières est pleine d'ombres, mais par un matin d'été, on y tourne autour de la Bastille. Voilà, ça c'est ma poésie...


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