Si j'avais une âme je lui enlèverai
ses plumes pour la garder un instant près de mon cœur si froid, je
lui parlerai pour croire en elle et de ses plumes je me ferai un
duvet avec du sparadrap, ça serait tout bizarre mais ça m'irait et
si elle est noire c'est qu'elle me connaît bien.
J'aurai pas l'air fin mais tant pis je
serai heureux de cet animal spirituel à mes côtés, elle serait
douce et traînante comme une mélancolie qui revient toujours le
soir.
J'aurai les yeux embués et tousserai
plus de coutume l' émotion ça me travaille au corps.
J'aurai des larmes libres de toutes les
histoires qui cheminent dans le monde.
Je serai léger et un peu idiot, à
moitié endormi, mon âme difforme ressemble à un vieux poulet mais
la voir mazette c'est super bath comme un accord de Django Rheinart.
J'ai trop vécu entre des cataplasmes
pour qu'elle prenne forme d'un aigle planant.
Mon âme est une peluche convenable, je
la garde pour de vrai, elle me met du vague par son existence, sans
elle je serai qu'un travailleur usé, sans métamorphoses à rêver.
La nuit elle me la donne douce dans un
silence de coton et un air marin.
Si j'étais noire mon âme serait ma
sœur jumelle, un peu dure mais tenace.
J'aurai le temps de me morfondre loin
des foules qui m’écœurent.
Si j'avais un cœur il serait joli
comme un tournevis neuf et brillant.
Juste et utile je me démonterai l'âme
avec, elle serait ouverte comme une femme aimante.
Si dieu avait du silence à m'accorder
je lui dirai de se taire.
Si perdu que je suis, je voudrais
converser avec mon âme fut-elle un vieux poulet en peluche.
Je suis né en avril et veux mourir en
septembre, il faut partir d'un point pour arriver à la gare du
hasard.
Prendre un train qui porte la vie dans
du lointain à côté d'un port d'embarquement, je suis vivant d'être
déplacé, les désaccords accentuent ma vitesse, je vais vivre
intensément mon délabrement.
Naviguer voilà le projet des heureux,
terre à terre je m'enterre dans le bunker ma tombe de vie, alors je
marche la nuit pour suivre un clignotant, une bagnole louche qui
bouche l'horizon.
Je suis un voyou roux, un matelassé de
sentiments si solitaires qu'ils grognent comme des racistes
convaincus.
Mon âme est tiède comme la tendresse
venue du ciel, comme une fiente, elle est parfois morte.
Dans les angles il y a toujours des
calculs à faire pour fuir ce qui pleut fort dans l'obscurité de
tous.
Je veux voir ce que dessine le soir
pour faire lever le matin si nuageux.
Ma tête flambe de silences. Elle me
fait des beautés, je me console avec.
Commentaires
C'est le gros lot de consolation
mar, 22/07/2014 - 06:37 — FoxNan y'en a qui bavent ?
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