J'aime voir dans la rue ce qui
ressemble à la vie, c'est une force de racines que je vois dans les
yeux des gens que je croise, l'espoir quant à lui c'est fait la
malle un matin grincheux. Il est parti d'un pas lourd comme un chargé
d'affaire venu pour rien. J'en avais plus, alors bien sûr c'est
triste, le sommeil alors me glissait sur la tête dans le frottement
d'un oreiller pour me dire « repose-toi, t'es mort
maintenant ! »
C'est vrai que sans lui, sans cette
étincelle démentielle la vie rapetissait, alors je me suis dit :
« regarde le monde d'une vision de souris »
Mais voilà j'avais taille humaine
quand même même débarrassé de l'enjoliveur des espérances, je
restais imposant de gras et mes yeux quoique cernés de fatigues
brillaient comme la soif d'un homme.
Alors si ma force est de souris, de mes
mouvements naissent une consistance d'un rat, je suis un rat
maintenant que l'espoir, le progrès, l'avenir avaient disparu sous
un coup d'une lucidité, je pourrai avancer sur les trottoirs
inoffensif comme une bête d'égout qui rapine dans les poubelles si
pleines des gaspillages, des emballages, de tout ce qui est périmé
aux yeux des consommateurs si sûrs de leur mode de vies.
Je suis fier, je suis rat, un rat
humain bien plus animal et aimable que civilisé et froid, une
victoire de l'évolution en somme bien sûr dégagé de l'espoir,
celui qui donne des beaux pas de ceux qui savent pourquoi ils courent
dans la vie, une danse de savoir dans les vents, les chagrins, les
amours et le tout avec une désinvolture à croire que la mort
n'existe pas.
Ils sont propres apprêtés et ficelés
d'une cravate.
Je vais presque nu, bien gris de ma
pâleur parce que sans espoirs il n'y a pas d'amours et sans amours,
le cœur s'il bouge c'est parce qu'il bat tout seul comme une force
d'esprit mais rien n'irrigue en fleur la sève figée.
Je traîne ma queue sur le bitume,
c'est une tradition de rats. C'est une manière de contact avec la
terre. Être debout comme un rat humain c'est aimer ce que beaucoup,
ceux qui croient, ignorent et pour cela détestent, j'avance toujours
les mains en avant, c'est une façon de trottiner de prendre d'avance
le goût de l'air sur sa peau de sa paume, le vent me donne le moral,
comme il ébouriffe le poil des rats qui bondissent de cache en cache
pour s'effacer aux yeux des humains qui les nourrissent autant qu'ils
les haïssent !
Il font tout pour leur offrir mille
repas et s'étonnent ensuite de leur proliférations.
En tant que rat humain je suis trop, on
me trouve de trop, en bien comme en mal, on m'aide, on me rejette
sans prendre temps de me connaître, j'ai une raison de rat qui se
balade, je cultive ma décadence, c'est une fleur tendance quand le
désespoir prend le dessus et qu'en dessous il n'y a rien...
Commentaires
rongeur de goudron !
ven, 18/07/2014 - 07:00 — FoxY'a des rats comme ça, des rongeurs de goudron qui se reposent l'espoir le long des boulevards, la moustache s'accrochant dans le vent qui la tire vers ailleurs, toujours ailleurs mais où ? Ben au pays des rêves, là oú ils croiseront enfin les yeux de quelqu'un qui les retiendra avec un peu de fromage, mais sans la cage :)
Je jette des mots pour trouver des échos
sam, 19/07/2014 - 19:52 — Vincent LAUGIERLe bonheur de vivre existe dans des dimensions à découvrir même dans les bas fonds, le cœur aime battre et faire du rêve et si la descente est certaine, elle n'est pas sans charmes et ou que nous allons nous portons nos fièvres
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