You are here

L'audition

Primary tabs

Rubriques: 


"Y'a les enfants d'la balle...
Et les enfants d'le dalle
Dont la vie prénatale
S'est jouée dans la salle
D'un ciné quatre étoiles
Où passait sur la toile
Un vieux film que Louis Malle
A fait avant Fatale.
 
Je m'appelle Pascal
Et je suis des seconds,
J'ai l'ascenseur social
Écrit gros sur le front,
Le teint pas national
(Ça veut dire marron),
Et des airs cannibales
Pour les fous d'la nation.
 
J'ai grandi sur les dalles
Du quartier dit Des Joncs,
Je suis enfant d'la dalle
Eduqué aux ballons
Et aux coups de cavale,
Et aux mecs en prison,
À la vie marginale
Et aux flics en plastron.
 
Aujourd'hui, c'est normal,
Pendant cette audition,
Voilà que je déballe
Et réponds au question
Sur ma vie familiale,
Pour qu'on me dise : Action !

Mais sachez que j'ai mal
D'avouer qu'mon daron
A joué de la balle,
Oui, mais à sa façon...
Dans une succursale
Où dormait du pognon...
 
Je baisse mon futal,
Voyez mon caleçon...

Ce rôle il est vital
Pour mon évolution,
Pour mettre un point final
À la galère, au fond...
Voilà l'procès verbal,
Voilà je vous réponds...
 
Je passe cet oral...
J'assume la pression :
 
Je suis enfant d'la dalle,
Un enfant du béton...
Mon père a fait Centrale,
Et même avec mention !"

Commentaires

Portrait de Vincent LAUGIER

C'est une sale histoire bien banale de quoi se jeter dans le canal ou il n'y a plus de rivalités...
y'a tout de même une fierté, une descendance qui assume, loin du féal et de la laque, c'est une nature d'une race, d'une tradition, quand on a la dalle , on a des ailes dorsales pour voler et s'envoler à travers les dédales quitte à faire scandale, quand le monde défaille, mieux vaut filer avec sa force de lignage...


Portrait de Fox

Ouais c'est l'histoire d'un mec qui croyait que la sincérité portait la lumière... il n'a pas vu qu'en fait, elle effrayait et défrayait la chronique au rayon coeur en hiver...

Alors son audition, il l'a loupé, mais en vérité.... et comme on garde la dalle quand on a eu ses premières écorchures sur les dalles en béton, et ben là il voulait se la rejouer la scène où le jury lui a tamponné : pas cacher sur le numéro de dossier.
Le genre de type qu'on accuse de lancer des guerres quand il cherche juste à préserver son intégrité en assumant ses origines et sa différence.
Le genre de mec à qui on dit casse toi sale boomerang, ou encore que les renards ça pue la solitude alors qu'en fait nan... ça essaie juste de survivre, comme tout un chacun chacune...
C'est l'histoire de beaucoup de rêves brisés qui gardent un regard au fond du coeur, parce que c'est déjà ça, avoir croisé un regard au milieu du noir....
C'est l'histoire d'un mec toujours à côté de la plaque quoi... mais qui joue sa carte, sans chercher à nuire....
Un mec un peu comme un poète, qui voudrait être acteur de son destin sans écraser personne... 
Un mec un peu comme toi aussi, qui est là depuis des années sans demander qu'on fasse de lui the star of the shalala, ou "le maîtte sur terre". Un mec qu'a besoin de déballer les salades qui lui parcourent le cerveau... juste ça. Écrire..... RÊVER tout haut...
Merci !


Portrait de Vincent LAUGIER

Un plaisir d'écrire, de partager et puis beaucoup guidé par le hasard et selon les états, forces ou faiblesses, j'écris ou j'écris pas !
Mano Solo m'aidant à vivre par son œuvre, j'y puise des énergies, je suis content d'être ici grâce à lui partiellement par le fait qu'il a mis en place ce journal.
Et ton dessin ou tableau va bien avec ton texte, une gueule rebelle et sympa et marquée à la fois, parfois dans les dessins par les couleurs des représentations d'une tragédie contient également un apaisement, en fait tout ça est subjectif !


Portrait de Fox

Oui je conseille à tous la thérapie par les couleurs ! :) moi cet aprèm j'ai pris une dose d'aquarelle qui m'a remis le coeur debout... 

Pour moi aussi c'est toujours là, l'idée qu'il n'a pas fermé le site au moment de son départ... souvent j'me dis qu'il nous a fait un sacré cadeau empoisonné, et puis après j'me dis nan... il nous a offert la liberté de nous exprimer à nous, les marins de l'après, ceux qu'ont débarqué au port quand c'était pavillon noir, rideau tombé... fin de partie dirait Beckett...
Être là, ça suffit, c'est comme en mer on meurt un peu mais c'est bien beau ! Et le reste se construit à chaque page... on s'aggrandit le coeur sur un air de shalala qui nous va bien... 



Pages