You are here

Voir et revenir

Primary tabs

Rubriques: 


La ville s'échappe par travaux, ce qui
change gronde comme une bête qui s'éveille, elle n'est pas mienne
la ville, elle est une tanière d'un monstre, j'y suis dans une
fange, un marécage d'émotions, des bousculades et des effarements,
voilà ce que j'ai pris de la ville qui me claque sa folie.

Des rappels de commotions, de
stagnations, c'est une nature morte qui fait feu d'artifices.

Le village est celui où est née ma
mère, un lieu de vacances, avec des forêts sur des pentes et toute
une campagne de champs dans une vallée étroite.

Mon pays est un rêve que je respire,
un abri qui fait écho, un horizon large de rêves de nuits, la
lumière est sublime et simple comme une évidence du dedans.

Le voyage est ma manie, une marche pour
partir d'une ornière de sentiments.

Le voyage crée l'espoir où bondit
l'espace immense comme une liberté ressentie au bord d'un gouffre,
c'est un monde ou vient du jasmin, fin comme jadis les enluminures
des livres colorés, dessinés, appliqués.

C'est aussi là que montent les
senteurs du genets, force d'été et d'enfance, baignade cloisonnée
dans un point chaud, l'été donne sa claque.

Dans une fissure la vie s'ouvre,
s'évade des habitudes.

Le voyage est une hauteur où
tourbillonne l'air blanc, peu visible, un souffle des choses, une
part de soi s'y trouve malgré soi dans ce jeu qui se fait dans
l'air.

Un échange de vues dans un son de
déplacement, sur des portions de routes serpente le monde qui roule.

Des gens se croisent, se lient un
instant, le voyage est libre dans des mouvements courtois.

La fontaine que j'ai vu hier prés d'un
ancien musée m'a toujours parlé du beau.

Elle est pleine d'abeilles alertes, je
l'ai vu hier, je l'avais vu il y a longtemps déjà.

Le voyage se fait d'images du temps.

Hier dans l'église vieille de mon
enfance je n'ai plus vu les motifs bleus.

Mais elle a gardé ses toiles
d'araignées.

Elle a la fraîcheur des fantômes.

Les ombres fondent les souvenirs.

Le voyage creuse une couleur de
mémoire.

Le village est propre, solaire et doux,
il sent l'herbe.

Il est clair d'être vide.

Le ville est un cri, une compression,
un trop chaud d'être, j'y vais sans savoir.

Mon pays est une idée, une aspiration,
une naissance, une âme à rencontrer, une consolation à recevoir.

Mon pays est une étape, un dessin qui
me griffonne, un trottoir qui m'invite, un mur qui me plaît.

Ma ville est une mort, mon village en
exil et mon voyage s'arrête au pied d'un arbre fort de cerises qui
se maturent dans la prise de l'été.

J'ai une marche de chat, une intention
de repos dans un confort d'une ombre.

La ville s'accidente de bruits, le
village est un voyage en détours, cerclé de montagnes brutes
couvertes d'arbres ruisselant de verdures, s'aventurent en moi du
fait de cette vue des vagues de joies comme des ondes vives.

Je suis dans un pays avec une enfance
recomposée, reposée.

La pénombre d'une église donne des
réflexions.

La ville est un défi, une habitude
dure.

La ville s'étouffe de grandir.

Le village s'oublie parce que bien
passé.

Reste en soi une sensation de désossé.

Un corps se perd.

La ville se survit.

Le voyage est une source, partir pour
revenir.

Elle se voit dans le regard photographe
des curieux par nécessité.

Le monde brille en moi dans des remous.



Commentaires

Portrait de Fox

Comme quoi ceux qui s'usent les semelles dans la vraie vie des villes finissent par y trouver leurs propres mots, leur propre voie..

 Et n'ont donc rien à craindre des coups de pompes ;) 
Partir et revenir...
C'est mieux que suivre bêtement l'ombre des autres !



Pages