Dans la forêt profonde ou sombrent en
ronde de gens errants, des âmes évadées, on trouve au-delà des
arbres colorés de mousses vives, une terre ouverte, une grotte
sinueuse ou la pluie d'abondance accumule pour le restant des étés
séculiers un lac vaste pour abreuver de joies des esprits nageurs,
épris de souterrains, et brillants de présences dans l'obscurité lancinante où se devinent la bonté des volontés du lieu.
Avant de s'y rendre faut se faire sage
sinon dans les parages de la route qui se lisière, aux abords d'un
champs une bande de lutins crapuleux trottinera à vos côté comme
une troupe
éperdue en quête d'un chef, jusqu'à
qu'elle vous apparaît criarde et alors vous réserve un sort propre
courant à la sale époque des paysans en jacquerie.
Vous pouvez si vous êtes léger
d'intention apercevoir une peuplade d'elfes fins comme des nervures,
volant comme des voiles et vêtus de verts en déclins et de jaunes
pâlissants.
Vous pouvez au bout d'une marche
percevoir ce que chaque arbre a d'humain et vous sentir feuillu un
instant.
Des oiseaux mystérieux vous viennent
dans la tête, ils sont silencieux de bec et froufroutant des ailes,
vous les aimez, votre cervelle est un bon nid.
Sous vos pas montent les ondes de la
terre, une source tellurique ou pourrit dans une odeur de
champignons, la décomposition des vieilles vies.
Du fond de la forêt déborde une
marée, une douce écume s'y trouve, elle ballade des branches et des
feuilles et dessus naviguent de gros escargots en télépathie avec
de larges limaces rousses.
Aussi noire que soit la voûte des
bras, les branches des arbres ont la force des ancêtres.
Une fée vit ici dans des soirées
dormantes. Des mondes s'y traverse en rêve.
Dans les culbutes votre âme se
réveille dans une flotte d'idées.
Des fantômes venus en rituel d'un
château pluvieux qui se délabre dans un coin sans clartés
entonnent des chants virtuoses au sens caché.
Cela vibre de résonances en vous.
Le lac n'est pas loin, la brume vous
encercle, vous restez muet de cette sollicitude.
Des murmures s'entendent comme des
gouttes d'une matinée qui mettrait une semaine à fondre des
hauteurs jusqu'aux racines.
Du flou se passe en vous, effet du
brouillard ou la vapeur a quelque chose d'hypnotique.
Vous allumez une torche pour être dans
votre corps.
Elle signe d'un jaune flamme votre vie.
L'eau luit de votre flambeau.
Elle donne un été en vous. C'est le
premier qui vous prend.
Le sol se creuse dans le silence du
temps.
Le langage est d'ange
Vous pouvez parler
Commentaires
le sage
mar, 13/05/2014 - 21:15 — FoxÇa m'a fait penser à Nausicaa...
Les rêves ont la peau dure...
mar, 13/05/2014 - 23:25 — Vincent LAUGIERMerci Fox
J'aime beaucoup créer des ambiances et je pense que les mots agencés dans la création agissent comme ancreurs de rêves aussi loin de la réalité soient-ils...
même Gandhi l'a dit :)
mer, 14/05/2014 - 06:33 — FoxOui créer des ambiances,
1/ « Croire en quelque chose et ne pas le vivre, c’est malhonnête » Gandhi
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